Province Législature Session Type de discours Date du discours Locuteur Fonction du locuteur Parti politique Québec 37e 1re Discours sur le budget 12 juin 2003 M. Yves Séguin Ministre des Finances PLQ M. Séguin : M. le Président, le 14 avril dernier, les Québécoises et les Québécois ont choisi un nouveau gouvernement. Ils lui ont accordé le mandat clair de revoir le fonctionnement de l'État québécois et de réduire leur fardeau fiscal. Nos priorités ont été clairement établies dans le discours inaugural présenté la semaine dernière. Ce discours fixe les grandes orientations que se donne notre gouvernement et expose notre vision de l'avenir du Québec. S'il est possible de travailler à la réalisation de cette vision aujourd'hui, c'est grâce à celui qui en est le principal instigateur et qui la porte avec lucidité et passion depuis plus de cinq ans, et j'ai nommé le député de Sherbrooke, premier ministre du Québec. Le présent budget est nécessaire pour assurer au gouvernement des assises financières plus solides. Il permettra également la tenue de débats plus éclairés lors des grands travaux qui amèneront notre société à faire des choix mieux adaptés aux réalités d'aujourd'hui. Les Québécoises et les Québécois veulent que l'État revienne à ses missions essentielles, qu'il leur donne des services de la plus haute qualité, qu'il mette en place un environnement favorable à leur prospérité et qu'il veille à leur sécurité. Nos concitoyens veulent un État qui assure le financement adéquat des services publics, aussi bien pour nous que pour les générations qui nous suivent. Finalement, ils veulent un État qui sait s'organiser sans toujours exiger davantage des contribuables. Je suis honoré de participer de très près, comme ministre des Finances, à réaliser le mandat qui nous a été donné par la population et de travailler, avec l'ensemble de mes collègues, à défendre les intérêts du Québec. D'emblée, je désire rendre hommage à l'équipe compétente et dévouée d'hommes et de femmes sur qui je peux m'appuyer au sein du ministère des Finances. Je tiens à souligner la qualité remarquable de leur travail et leur professionnalisme de tous les instants. Mais, tout d'abord, permettez-moi d'expliquer pourquoi il est indispensable de présenter sans délai ce budget. Le 11 mars dernier, l'administration précédente a déposé un budget et des crédits budgétaires qui n'ont pas été adoptés par l'Assemblée nationale, puisque la campagne électorale a été déclenchée dès le lendemain de leur présentation. Dans notre système parlementaire, la règle veut que les ministères ne puissent utiliser les fonds que s'ils disposent de crédits votés par l'Assemblée nationale. Jusqu'à maintenant, le douzième des crédits a été autorisé chaque mois par décret pour permettre aux ministères et aux organismes de payer leurs dépenses essentielles. Cette situation ne pouvait pas durer longtemps. Il nous fallait au plus vite permettre à cette Assemblée de se prononcer sur les crédits des ministères et ainsi donner au gouvernement les instruments légaux lui permettant de gérer l'État. Plus fondamentalement, au-delà de ces raisons techniques, la présentation de ce budget s'impose parce que nous avons constaté, à notre arrivée au pouvoir, que la situation des finances de l'État était loin de correspondre à celle qu'avait dépeinte l'ancien gouvernement. En fait, c'est probablement une situation unique dans l'histoire du Québec que les données financières d'un budget qui était censé guider l'action du gouvernement pendant toute une année soient à ce point éloignées de la réalité si peu de temps après leur présentation à l'Assemblée nationale. Un comité d'experts présidé par M. Guy Breton, ex-Vérificateur général du Québec, a été mandaté par le premier ministre, peu après le scrutin du 14 avril, pour faire le point sur les finances du gouvernement. Ce comité a identifié une impasse budgétaire de 4,3 milliards de dollars en 2003-2004 et d'un montant presque aussi important l'an prochain. Cette impasse budgétaire, je l'affirme, n'est pas le résultat d'un jeu comptable où il suffirait de modifier les chiffres au gré des stratégies politiques. Elle n'était pas prévisible et certainement pas connue par l'actuel gouvernement. Il n'y a maintenant aucun doute, le projet de budget présenté par le gouvernement précédent nous conduisait directement à un lourd déficit ou à des hausses d'impôts importantes. Il contenait des nouvelles dépenses pour lesquelles il n'y avait pas de financement et une surévaluation des transferts fédéraux qui gonflait les revenus. De plus, il était basé sur des prévisions économiques trop optimistes et manquait de transparence à l'égard des décisions importantes comme la hausse des droits d'immatriculation. Le problème de l'impasse budgétaire est d'autant plus important qu'il s'ajoute à celui de l'évolution de la dette du gouvernement. Cette question de la dette est très préoccupante, et j'y reviendrai plus loin. Le présent budget est impératif. Il faut revenir rapidement à l'équilibre budgétaire, assurer un meilleur contrôle de la dette et entreprendre la transformation des façons de faire de l'État. J'annonce aujourd'hui que ce budget ramène le déficit 2003-2004 à zéro, et ça, sans aucune augmentation d'impôts et de taxes pour l'ensemble des Québécois et des Québécoises. Au lendemain de l'élection... au lendemain de l'élection... Au lendemain de l'élection, notre gouvernement s'est retrouvé avec deux problèmes majeurs de finances publiques: d'abord, une impasse budgétaire de 4,3 milliards de dollars; ensuite, une dette en croissance de près de 3 milliards pour l'année 2003-2004. Sans intervention pour corriger le tir, la dette aurait donc augmenté cette année de plus de 7 milliards de dollars. Mais pourquoi la dette augmente-t-elle même lorsque le déficit est à zéro? D'abord, parce que le gouvernement emprunte pour financer ses immobilisations, ensuite parce qu'il emprunte aussi pour financer des placements ou des prêts qu'il effectue auprès des sociétés d'État. Cette mécanique qui fait en sorte que la dette augmente même lorsque le déficit est à zéro est inquiétante. Ainsi, au cours des cinq dernières années, même si le gouvernement présentait un déficit zéro, la dette a augmenté de 10,9 milliards de dollars pour se situer à 108,6 milliards de dollars au 31 mars dernier. À la fin de la présente année, compte tenu des dépenses d'immobilisation et des placements déjà engagés, elle devra se situer à 111,5 milliards. Si nous ne renversons pas cette tendance, la dette pourrait dépasser les 115 milliards de dollars au 31 mars 2005. Nous entendons tout mettre en œuvre pour freiner cette croissance. À cela s'ajoute le problème du déficit accumulé par certains établissements du réseau de la santé, sur lequel je reviendrai. Or, lorsque la dette augmente, cela signifie des intérêts additionnels à payer l'année suivante. C'est donc la capacité du gouvernement de donner des services à la population qui est hypothéquée. À titre d'exemple, une augmentation de 7 milliards de dollars de la dette équivaudrait à des paiements supplémentaires pour les intérêts de plus 100 $ par ménage, par année. Par ailleurs, les agences de crédit qui attribuent une cote aux emprunteurs lorsqu'ils vont sur les marchés financiers ont exprimé à plusieurs reprises leur préoccupation à l'égard du niveau d'endettement du Québec. Il ne faut pas se leurrer, le seul fait que le déficit soit à zéro ne garantit pas que la cote de crédit soit intouchable. Il est donc nécessaire que nous donnions un plan d'action dans le but de nous fixer des balises en matière d'endettement. À cet effet, nous allons notamment revoir, dès cette année, le niveau des mises de fonds dans les sociétés d'État. Cette progression de la dette rend encore plus nécessaire une élimination complète de l'impasse budgétaire actuelle, le transfert à la dette de quelque déficit que ce soit n'étant plus tolérable. J'annoncerai aujourd'hui des mesures de redressement substantielles pour rééquilibrer les finances publiques du Québec. Ceux qui doutaient des chiffres qui ont circulé doivent comprendre aujourd'hui que nous faisons face à une réelle impasse financière. Les redressements annoncés dans ce budget consistent d'abord à resserrer les dépenses pour un montant de 1,5 milliard de dollars. En deuxième lieu, des mesures de revenus d'un autre 1,5 milliard de dollars, dont 800 millions de dollars de coupures dans les dépenses fiscales et 700 millions de dollars provenant de sociétés d'État, seront annoncées. Troisièmement, pour nous assurer d'atteindre le déficit zéro, il nous faut devancer l'encaissement des sommes additionnelles attribuées par le gouvernement fédéral pour le financement de la santé. La réserve de 809 millions de dollars qui devait être créée à même ces sommes ne le sera donc pas. Le secteur de la santé ne sera pas privé pour autant de ce montant. Nous puiserons à même nos autres sources de revenus le financement nécessaire à la santé dès l'an prochain. Par ailleurs, on se rappellera que la publication des données préliminaires de population du recensement de 2001 en mars dernier avait entraîné une révision à la baisse importante des revenus de transferts fédéraux. Dès mon arrivée en poste, j'ai demandé à l'Institut de la statistique du Québec de procéder à un examen complet des données du recensement. Simultanément, j'ai entamé des discussions avec le ministre fédéral des Finances sur cette question. Pendant ces discussions, Statistique Canada a annoncé qu'une erreur s'était glissée dans les données préliminaires de population. De ce fait, nous ne disposons plus des données nécessaires pour recalculer la facture initiale, ce qui augmente notre prévision de revenus de près de 300 millions de dollars. Nous poursuivons nos travaux avec le gouvernement fédéral afin de trouver une solution acceptable à cette question. J'ai cependant réussi à convaincre mon collègue fédéral que, lorsque les données finales seront disponibles et s'il s'ensuivait un impact négatif pour le Québec, cet impact serait pour l'essentiel amorti sur cinq ans, et ce, à partir de 2004-2005. Enfin, une prévision plus prudente de croissance de l'économie, 2,5 %, a été retenue dans ce budget. Celle-ci reflète notamment la morosité de l'économie américaine, le problème de la pneumonie atypique ainsi que l'appréciation récente du dollar canadien, pour ne nommer que ces quelques facteurs qui sont de nature à ralentir la croissance. Nous avons également intégré l'impact de la récente augmentation du dollar canadien sur les dépenses de service de la dette. L'ensemble de nos révisions aux perspectives économiques et financières nous procurent une amélioration des équilibres financiers de 248 millions de dollars. Malgré les gestes difficiles que nous posons maintenant pour éliminer l'impasse budgétaire en 2003-2004, il demeure [...] une impasse importante pour l'an prochain. Mais l'objectif est clair: le déficit sera maintenu à zéro l'an prochain et chacune des années à venir. Tout sera mis en œuvre pour résorber l'impasse et nous donner la marge de manœuvre nécessaire pour réduire les impôts. Nous allons réorganiser l'État. Nous poursuivrons les discussions avec le gouvernement fédéral pour qu'il accroisse ses paiements de péréquation et sa contribution au financement de la santé. Comme je l'expliquerai, nous continuerons notre examen du régime fiscal et la lutte à l'évasion fiscale. Le réalignement nécessaire des finances publiques, qui est entrepris aujourd'hui et qui devra se poursuivre, sera réalisé dans la plus grande transparence. Nos concitoyens sont en droit d'exiger que nous soyons clairs et transparents sur l'État de notre situation financière et sur les mesures que nous devrons prendre pour l'améliorer. Et nous le serons. Le budget de l'État représente une composante importante dans le fonctionnement de notre société et de notre démocratie. Il représente un pacte entre le gouvernement et les citoyens. Cela nous impose un devoir de rigueur. Ce pacte exige aussi que les Québécoises et les Québécois puissent apporter leur pleine contribution à toutes les étapes du processus budgétaire, de la consultation prébudgétaire à la reddition de comptes. En ce qui a trait à la préparation du budget, les délais trop courts imposés cette année n'ont pas permis une consultation élargie, quoique plusieurs groupes ont été entendus. J'entends dorénavant élargir et systématiser les consultations prébudgétaires. Ainsi, à chaque automne, je publierai un document de consultation qui fera état de la situation budgétaire, des éléments de prévisions de revenus et de dépenses ainsi que des principaux enjeux en matière de finances publiques. Je tiens à faire en sorte que tous ceux et celles qui désirent exprimer leurs points de vue puissent le faire dans un forum approprié, et cela, dans l'ensemble du Québec. Je rendrai publiques les modalités de cette consultation à la fin du mois de septembre prochain. En matière de reddition de comptes, les états financiers du gouvernement, certifiés par le Vérificateur général, constituent un document de la plus grande importance. Dès 2003-2004 - cette année - je m'engage à les rendre publics dans un délai maximum de six mois après la fin de l'année financière, soit beaucoup plus rapidement qu'au cours des dernières années. Par ailleurs, être transparent signifie aussi s'assurer que les états financiers présentent un portrait complet de la situation des finances publiques. Or, actuellement, les résultats financiers des réseaux de la santé et de l'éducation ne sont pas inclus dans ceux du gouvernement, même si les déficits accumulés par certains établissements pourraient éventuellement affecter la dette du gouvernement. Nous prendrons nos responsabilités afin de corriger cette anomalie, tel que le demande le Vérificateur général depuis plusieurs années. Mais, avant que nous puissions appliquer de nouvelles pratiques comptables en cette matière, il faut mettre en place les mécanismes requis de gestion des réseaux et de suivi de leurs opérations, ce que nous souhaitons compléter dans le cadre du prochain budget. De là, l'information sur la situation financière des réseaux sera publiée en note aux états financiers du gouvernement dès cette année, ce qui augmentera la qualité de l'information présentée à la population. Notre gouvernement s'est engagé envers l'ensemble des Québécoises et des Québécois à porter une nouvelle vision de l'avenir, une vision de l'avenir qui nous amène aujourd'hui à revoir le fonctionnement de l'État. Il nous faut imaginer de nouvelles façons de faire, mieux adaptées au XXIe siècle, qui nous permettront de relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Trois grands objectifs sont à la base de cette vision renouvelée que nous proposons. Ils doivent guider l'ensemble de nos travaux: recentrer l'État sur ses fonctions essentielles pour accorder la priorité à la santé et à l'éducation et doter nos services publics d'un financement adéquat pour en assurer l'avenir; laisser place à l'initiative et à l'entrepreneurship, en ciblant mieux l'intervention du gouvernement dans l'économie; améliorer l'efficacité, la performance, la transparence et l'intégrité en matière de gestion et de reddition de comptes. Nous devons aussi résorber l'impasse financière, qui est bien réelle et qui ne peut s'éliminer qu'avec des mesures concrètes ayant un impact budgétaire. Le choix de ce budget répond donc à une urgence à court terme et... doivent être faits maintenant. D'autres décisions, qui exigent des analyses plus approfondies, devront aussi être prises au cours des prochains mois. Le premier axe d'intervention de ce budget est celui du resserrement des dépenses gouvernementales. En effet, les pressions constantes pour accroître le rôle et la taille de l'État ont fait en sorte que ce dernier est devenu omniprésent et très coûteux. L'État québécois est l'un des plus interventionnistes en Amérique du Nord, et son fonctionnement coûte trop cher. Notre objectif est simple: véritablement respecter la capacité de payer des Québécoises et des Québécois. Cet exercice exigera de revoir non seulement l'organisation du gouvernement, mais l'ensemble des dépenses. L'exercice doit débuter dès maintenant, étant donné l'ampleur de l'impasse financière à laquelle nous faisons face. Le présent budget comporte donc d'importants resserrements des dépenses gouvernementales. Ils sont de trois ordres. Nous réduisons tout d'abord de 793 millions de dollars le niveau des dépenses de programmes par rapport à celui annoncé le 11 mars dernier. Ensuite, nous allons prendre les moyens nécessaires pour résorber les dépassements de 354 millions de dollars que l'ancienne administration n'avait pas inclus dans son total de dépenses. À cela s'ajoute le fait que nous avons annulé les 400 millions de dollars d'initiatives prévues lors du budget du 11 mars dernier. Ces importants resserrements vont nous permettre de déposer un budget où les dépenses de programmes atteignent 45,8 milliards de dollars. Cela représente une majoration de 3,8 % par rapport à l'an dernier. Il faut noter que cette augmentation est quand même substantielle, mais elle demeure inférieure à la progression du PIB nominal et bien inférieure à ce qui aurait pu se produire si nous n'étions pas intervenus pour ralentir la croissance. Nous avons, dans ce total de dépenses, accordé la priorité à la santé et à l'éducation. Les budgets des autres ministères non seulement ne seront pas augmentés, mais ils seront globalement maintenus à leur niveau de l'an dernier. Ma collègue, la présidente du Conseil du trésor, expliquera plus en détail le résultat de ces efforts. Je tiens à la remercier pour sa collaboration et la féliciter pour sa détermination. Avec nos autres collègues du Conseil des ministres, elle aura la tâche de voir à ce que notre budget des dépenses de 45,8 milliards de dollars soit respecté jusqu'à la fin de l'année. Conformément à notre engagement auprès de nos concitoyens, nous avons dans ce budget accordé la priorité au secteur de la santé ainsi qu'à celui de l'éducation. Ainsi, le budget du ministère de la Santé et des Services sociaux atteindra 19 115 000 000 $ pour l'exercice 2003-2004. Cela représente une augmentation de 1 287 000 000 $ et donc une hausse de 7,2 % par rapport aux dépenses de l'année précédente. Nous allons donc pouvoir mettre en place dès cette année les premiers éléments de notre stratégie dans ce secteur. C'est ainsi que mon collègue le ministre de la Santé et des Services sociaux a annoncé, le 22 mai dernier, un plan d'action pour commencer à effectuer le virage que nous avons promis. Les moyens financiers de ce plan d'action lui sont donc véritablement assurés. Pour sa part, le budget du ministère de l'Éducation a été fixé à 11 485 000 000 $ pour l'exercice 2003-2004. Il s'agit d'une hausse de 397 millions de dollars et donc une hausse de 3,6 % par rapport aux dépenses de l'année 2002-2003. La famille est au cœur de nos priorités. C'est pourquoi nous y avons accordé une attention particulière dans ce budget. Nous voulons faciliter la conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle en offrant plus de gardes... plus de places de garde - pardon - dans le respect de la capacité de payer des contribuables. Notre engagement est formel: nous entendons rendre accessibles 200 000 places en services de garde d'ici mars 2006. Mais notre démarche se fera dans le respect de quatre grands principes: accélérer, dès 2003-2004, la disponibilité de places en garderie; assurer plus de flexibilité dans le choix des parents - ce sont les parents qui peuvent choisir ce qui leur convient le mieux - centre de la petite enfance, garde en milieu familial ou garderie privée; assurer un financement adéquat de ce programme, dans le respect de la capacité de payer des Québécoises et des Québécois - actuellement, les services de garde coûtent 1,3 milliard de dollars par année; et enfin, permettre que la formule de financement entraîne une hausse des contributions du gouvernement fédéral. Compte tenu de ces principes, mon collègue le ministre de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille établira une série de propositions qui seront soumises à une consultation et il formulera ses recommandations au gouvernement à la fin du mois d'août. Mais, même avant la fin de cette consultation, j'annonce que 20 millions de dollars additionnels seront investis dès cette année pour accélérer le développement des nouvelles places en garderie. La volonté de notre gouvernement d'apporter un soutien adéquat aux moins bien nantis de notre société a de plus inspiré la préparation de ce budget. C'est ainsi que nous prenons des mesures concrètes pour faciliter l'intégration des jeunes défavorisés au marché du travail. Nous voulons relever le défi majeur d'assurer, au plus grand nombre possible de jeunes, l'acquisition d'une première qualification professionnelle et leur permettre de progresser dans le marché du travail d'aujourd'hui. C'est pourquoi j'annonce aujourd'hui un budget de 5 millions de dollars pour venir en aide à des jeunes bénéficiaires de l'assistance-emploi désirant acquérir une première expérience de travail. L'aide prendra la forme d'un soutien à des projets-pilotes mis sur pied par des entreprises à cette fin. Depuis plusieurs années, les parents d'enfants vivant avec l'autisme ou un autre trouble envahissant du développement attendent la mise en place des services adéquats. Nous avons reconnu la nécessité d'agir et nous y sommes engagés, en particulier le premier ministre. Ainsi, conformément à nos engagements, j'annonce 18 millions de dollars qui serviront prioritairement à mettre en place des services d'intervention comportementale intensive pour les enfants de moins de six ans ainsi qu'à l'amélioration des services de réadaptation pour les enfants d'âge scolaire et pour les adultes. Les mesures de soutien pour ces familles qui font face à de nombreux défis seront également accrues. Il s'agit d'un premier pas et d'un effort significatif dans le contexte budgétaire actuel. De plus, l'actuelle crise du logement affecte plusieurs ménages parmi les plus démunis de notre société, notamment les familles à faibles revenus, les familles monoparentales, les familles avec enfants ainsi que les personnes âgées ou handicapées. Voilà pourquoi nous avons déjà mis sur pied un nouveau programme d'aide d'urgence à la crise du logement. Nous devons en outre voir à solutionner ces problèmes de manière durable en agissant pour développer le parc de logements à prix abordable. Je confirme que mon collègue le ministre des Affaires municipales, du Sport et du Loisir disposera d'un budget additionnel de 10,7 millions de dollars pour intensifier l'action du gouvernement en ces matières. Le Québec s'est doté, au fil des ans, de leviers d'intervention pour appuyer et orienter le développement de son économie. Aujourd'hui, il est légitime d'évaluer ces outils. Nous devons recentrer l'intervention de l'État pour répondre à des besoins plus impérieux de nos concitoyens. L'aide aux entreprises nous coûte actuellement plus cher que l'aide aux services de garde. Notre gouvernement s'est engagé à donner la priorité aux services aux citoyens. C'est ce que nous ferons. Il est temps de reconsidérer l'ensemble de nos interventions en fonction de nos priorités sociales. Pour ce faire, nous procéderons à un examen des subventions, prêts et autres formes d'aide aux entreprises et ne conserverons que ceux qui sont réellement efficaces et essentiels. Cet exercice sera conduit par mon collègue responsable du Développement économique et régional. Notre premier geste concret est la réduction de l'enveloppe du programme FAIRE. Cette décision s'avère nécessaire non seulement en raison du contexte budgétaire actuel, mais aussi pour mettre un frein à l'escalade des engagements. À l'heure actuelle, ce programme comporte des engagements qui coûteront aux contribuables québécois 1,8 milliard de dollars au cours des prochaines années et qui limiteront d'autant la marge de manœuvre du gouvernement. Dans le cas du projet d'aluminerie de Deschambault, nous avons décidé de ne pas y donner suite dans sa forme actuelle. Tel que présenté, il ne répond pas à nos objectifs. Notre deuxième axe de resserrement, après celui des dépenses, concerne les dépenses fiscales et les divers resserrements possibles du régime fiscal. On sait que le coût de l'aide fiscale aux entreprises a plus que doublé depuis 1997 pour atteindre près de 2 milliards de dollars. En 2000-2001, les dépenses fiscales instaurées afin de soutenir les entreprises étaient deux fois plus importantes au Québec qu'en Ontario. De plus, selon les données disponibles et sans autre intervention de l'État, ces dépenses fiscales auraient continué à croître, augmentant de plus de 9 % d'ici deux ans. De plus, l'aide accordée s'échelonne parfois sur de nombreuses années et réduit la marge de manœuvre du gouvernement à long terme. Des engagements totalisant plus de 3 milliards de dollars ont déjà été pris envers des centaines d'entreprises pour les 10 prochaines années. J'annonce aujourd'hui que nous resserrons de façon importante les dépenses fiscales en faveur des entreprises afin de mieux les cibler. Ces mesures de resserrement permettront des économies de 759 millions de dollars sur une pleine année, soit une réduction de 27 % de l'aide fiscale aux entreprises. Un premier examen a consisté à nous demander si nous accordions des avantages indus à des individus ou à des entreprises et si nous ne prenions pas des risques à leur place. Nous avons aussi examiné l'ampleur des bénéfices qui découlent de notre action en nous demandant s'ils excèdent ou non la valeur des avantages consentis. Notre examen se poursuivra plus en profondeur dans les prochains mois, puisque l'un des grands travaux annoncés par le premier ministre sera consacré à la simplification et à l'allégement du fardeau fiscal. Mais, d'ores et déjà, nous venons, dans ce budget, réduire et abolir un grand nombre de ces avantages fiscaux. Le premier objet qui a retenu mon attention concerne les sites désignés ayant droit à des avantages fiscaux particuliers: Cité du commerce électronique, Zone de commerce électronique, Cité du multimédia, centres de développement des technologies de l'information, Centre national des nouvelles technologies du Québec, carrefours de la nouvelle économie, Zone de développement des biotechnologies, carrefours de l'innovation, Cité des nutraceutiques, Cité de l'optique, Technopôle Angus et enfin Zone de Mirabel. Je n'ai pas l'intention comme ministre des Finances de réécrire l'histoire. Le précédent gouvernement a fait ses choix. Notre formation politique a proposé des choix différents, et la population a tranché. Mon devoir est cependant d'examiner les livres. Nous avons constaté que le modèle des sites désignés ne répond pas aux critères de l'intérêt public. De façon générale, notre gouvernement ne croit pas à ce modèle d'intervention révolu qui consiste à imposer un emplacement géographique plutôt que de laisser les entrepreneurs exercer leur jugement. Cette approche a entraîné des coûts disproportionnés par rapport aux emplois réellement créés. Une bonne partie des emplois que nous avons subventionnés, jusqu'à 40 % pendant 10 ans, auraient été créés de toute façon. De plus, une partie de l'aide accordée n'a servi qu'à payer des loyers élevés ou des coûts de relocalisation des entreprises. J'annonce donc qu'à partir d'aujourd'hui nous mettons fin à tout avantage fiscal à des entreprises voulant s'installer dans ces sites désignés. Nous abolissons de ce fait pas moins de 12 crédits d'impôt différents. Cependant, cependant, je tiens à souligner que le gouvernement honorera les engagements déjà pris. En effet, les entreprises en place ont déjà supporté des coûts d'implantation parfois substantiels en échange de promesses formelles d'aide gouvernementale. Cette abolition des avantages fiscaux dans les sites désignés va nous permettre d'économiser plus de 1 milliard de dollars d'ici 2013. M. le Président, je dépose les renseignements additionnels sur les mesures fiscales du budget. Je dépose en même temps le plan budgétaire et les tableaux suivants qui présentent les résultats préliminaires des opérations financières du gouvernement pour 2002-2003 ainsi que les prévisions des équilibres financiers pour 2003-2004. Nous avons par ailleurs décidé d'abolir sept autres avantages fiscaux qui s'adressent à des entreprises et qui n'ont plus leur raison d'être. Cela permettra d'économiser, à terme, 134 millions de dollars. Parmi les plus importantes de ces mesures, on retrouve les avantages accordés aux banques et aux caisses populaires. J'annonce que leur taux d'imposition réduit et leurs exemptions de base sur le capital versé sont abolis. L'amortissement accéléré de 125 % sur les investissements du secteur manufacturier est aussi aboli. Il s'avère que cette mesure n'a pas eu l'effet escompté, notamment parce que son impact financier sur les entreprises bénéficiaires est trop peu élevé. Les entreprises manufacturières du Québec auront, à l'avenir, droit au même taux d'amortissement de 30 % par année que dans le reste du Canada. Nous avons ensuite examiné chacun des taux des différents crédits et congés fiscaux aux entreprises. J'annonce donc que tous les crédits d'impôt et congés fiscaux aux entreprises feront l'objet d'un resserrement. L'objectif est de reconsidérer notre politique fiscale, et en même temps de réduire notre impasse budgétaire. La plupart d'entre eux seront réduits de 25 %, tandis que les plus stratégiques seront réduits de seulement 12,5 %, pour une économie annuelle de 202 millions de dollars. Pas moins de 22 crédits d'impôt, déductions et congés fiscaux seront réduits de 25 %, notamment ceux accordés aux centres financiers internationaux, ceux pour les titres multimédia et pour le design, ainsi que le congé fiscal pour nouvelles sociétés. Les différents crédits d'impôt au bénéfice des régions du Québec comptent parmi ceux réduits de 25 %. Je souligne que nous continuerons d'accorder ces crédits aussi bien pour l'exploration minière que pour les régions maritimes, la vallée de l'aluminium ou les régions ressources en général. Nous croyons cependant justifié d'accorder un traitement distinct au secteur de la culture, symbole par excellence de notre identité. Les taux de ce secteur seront réduits moins fortement que les précédents. Par exemple, le taux de crédit d'impôt pour productions cinématographiques et télévisuelles sera de 39 %, alors qu'il était jusqu'à maintenant de 45 %. Nous soutiendrons mieux encore cette industrie cette année. Nous avons en effet réservé un budget spécial de 10 millions, auquel va s'ajouter un supplément de cinq, pour faire 15 millions de dollars pour mettre en place la politique québécoise du cinéma. Quant aux crédits d'impôt à la recherche et au développement, qui sont essentiels au progrès économique du Québec, ils seront réduits de 12,5 %. Il faut souligner que, même après ce resserrement, notre régime de soutien à la recherche-développement demeurera généreux et compétitif. Il a, par exemple, le mérite d'offrir un crédit d'impôt pleinement remboursable, ce qui n'est généralement pas le cas dans les autres juridictions. En outre, certains avantages bénéficiant principalement aux dirigeants d'entreprise et à leurs cadres supérieurs seront limités. J'annonce donc un premier resserrement dans le traitement fiscal des options d'achat d'actions, mode de rémunération de plus en plus répandu auprès de ces personnes. Elles seront, à l'avenir, imposables à un taux supérieur de 25 % au taux actuel. De plus, afin de limiter les abus dans les frais de représentation, ils seront désormais plafonnés à 1 % du chiffre d'affaires de l'entreprise. Au total, ces deux mesures représentent une économie de 23 millions de dollars. Nous continuerons par ailleurs nos réflexions à l'égard de l'avantage fiscal consenti à un certain nombre de contribuables leur permettant de déduire leurs frais financiers de leur revenu. De plus, je prends certaines mesures pour limiter le coût de notre aide fiscale à la capitalisation des entreprises. Les avantages les plus importants en ce domaine sont ceux accordés aux fonds des travailleurs et à Capital régional et coopératif Desjardins. Le montant de capital qu'ils pourront recueillir avec le crédit d'impôt du Québec sera réduit pour un an. Par ailleurs, nous procédons à un élargissement des critères de placement qui leur sont imposés dans le but de les rendre encore plus performants. Pour ce qui est des autres régimes comme le Régime d'épargne-actions, les sociétés de placements dans l'entreprise québécoise et le Régime d'investissement coopératif, ils feront tous l'objet d'une réévaluation. D'ici là, j'annonce un moratoire sur ces avantages fiscaux, sauf dans le cas des coopératives de travailleurs. Par ailleurs, notre volonté de réduire la taxe sur le capital des entreprises se concrétisera dès cette année. Ainsi, à partir du 1er janvier 2004, toutes les PME dont le capital versé est inférieur à 600 000 $ seront exemptées de taxe sur le capital. Dès lors, 70 % des entreprises du Québec ne paieront plus de taxe sur le capital. Pour les autres, cependant, les circonstances actuelles nous obligent à reporter la réduction prévue des taux, le temps de dégager la marge de manœuvre financière nécessaire pour la réaliser. De plus, nous pouvons venir en aide aux entreprises et plus particulièrement aux petites et moyennes entreprises avec une mesure qui n'engage pas les équilibres financiers du gouvernement. L'obligation de consacrer 1 % de leur masse salariale à des activités de formation de la main-d’œuvre crée plus de problèmes aux petites entreprises qu'elle n'encourage la formation de leurs employés. Actuellement, seules les entreprises dont la masse salariale est inférieure à 250 000 $ sont exemptées des obligations de la Loi sur la formation de la main-d’œuvre. Notre gouvernement déposera un projet de loi pour porter cette exemption à 1 million de dollars. Par ailleurs, il est important de s'assurer que chaque contribuable s'acquitte de ses obligations fiscales et contribue au financement des services publics. C'est pourquoi mon collègue le ministre du Revenu prendra des mesures énergiques pour contrer l'évasion fiscale et le travail au noir. Son ministère augmentera les activités de vérification, principalement auprès des entreprises, notamment dans les secteurs industriels et financiers. De plus, compte tenu de l'ampleur de l'activité dans le secteur de la construction neuve, le gouvernement apportera un soutien additionnel à la Commission de la construction du Québec afin qu'elle augmente son niveau d'inspection et d'enquête. Ces mesures permettront d'augmenter les revenus de 50 millions de dollars. Si la transformation de l'État interpelle le niveau des dépenses gouvernementales et des dépenses fiscales, elle interpelle aussi les sociétés d'État. Un certain nombre d'entre elles sont déjà rentables. Elles peuvent le devenir davantage. D'autres encaissent plutôt des pertes, une situation qu'il faut redresser. D'ores et déjà, nous avons demandé à trois sociétés d'État majeures d'améliorer leur performance. Hydro-Québec, Loto-Québec, Société des alcools du Québec ont convenu d'objectifs additionnels de bénéfices nets. À plus long terme, la révision des modes d'intervention du gouvernement implique nécessairement l'examen des différentes sociétés d'État. Pour ce faire, la mission, les orientations, les modes d'intervention, la capitalisation et les règles de gouvernance de ces sociétés seront examinés. Par ailleurs, à la suite des suggestions du nouveau président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, M. Henri-Paul Rousseau, dont la collaboration est fort appréciée, nous allons procéder au cours des prochains mois à une révision complète de la Loi de la Caisse de dépôt. Adoptée en 1965, cette loi n'a fait l'objet d'aucune réforme majeure depuis la création de la Caisse. Une telle révision sera effectuée en tenant compte des nouvelles normes adoptées aux États-Unis et en Europe en matière de gouvernance d'entreprise. Cette révision entraînera non seulement une redéfinition de la structure de la Caisse, mais aussi des mandats confiés à sa direction et à son conseil d'administration. Les orientations arrêtées dans le cadre de cet exercice pourront nous guider en regard de la gouvernance de d'autres sociétés d'État. Notre volonté de miser sur le talent et la créativité des Québécoises et des Québécois va nous amener aussi vers une plus grande décentralisation. Nous voulons que les citoyens reprennent en main l'avenir de leur collectivité et l'avenir de leur région. Les citoyens des régions revendiquent depuis plusieurs années des pouvoirs accrus et des moyens financiers additionnels sur les leviers qui leur permettraient de mieux assurer leur développement et réaliser leur plein potentiel. Notre gouvernement s'est donc engagé à favoriser la voie de la décentralisation, à la recherche d'une plus grande démocratie et à la recherche des gains en efficience dans la livraison des services publics. Nous nous sommes engagés également à repenser nos relations financières avec les municipalités. À ce titre, nous entendons respecter le principe des contrats de ville conclus avec Québec et Montréal. Mais nous entreprendrons des discussions avec elles dans le but de rendre les montants engagés plus compatibles avec nos ressources financières. Nous entendons aussi honorer les engagements pris par le gouvernement du Québec auprès de certaines municipalités pour le financement des travaux d'infrastructures surtout reliés à l'eau potable. J'annonce aujourd'hui l'ajout d'une enveloppe budgétaire de 130 millions de dollars pour de tels travaux. Par ailleurs, nous voulons établir avec l'ensemble des municipalités une nouvelle approche qui visera à répondre à leurs besoins par des politiques financières plus structurantes et plus responsabilisantes. Afin de guider ces discussions, mon collègue des Affaires municipales, du Sport et du Loisir et moi-même rendrons public dès l'automne 2003 un document de travail visant à faire le point sur la situation financière des municipalités québécoises. Une part de notre budget est assurée par les transferts de fonds du gouvernement fédéral. Or, nous avons plusieurs défis à relever à cet égard. Il y a à peine un an, j'ai eu le privilège de présider les travaux de la Commission sur le déséquilibre fiscal. Je peux témoigner de la gravité du problème qui existe. Nous avons, d'une part, le gouvernement fédéral dont les revenus tendent à augmenter plus vite que ses dépenses. Nous avons, d'autre part, les gouvernements provinciaux chez qui c'est l'inverse. Le premier accumule les surplus, tandis que les provinces se débattent pour éviter les déficits. En vue de nous assurer que ce problème reçoive toute l'attention qu'il mérite, le premier ministre propose à nos partenaires des autres provinces de créer le Bureau sur le déséquilibre fiscal. L'objectif est de constituer un forum où le Québec et ses partenaires canadiens pourront travailler de concert à la recherche de solutions adéquates. Un autre défi à relever est celui du renouvellement du Programme de péréquation, qui doit être complété pour le 1er avril prochain. En effet, ses modalités de calcul complexes de même que ses modes de paiement comportent des difficultés importantes. Il importe de rendre la formule moins sujette à des variations imprévisibles comme celles découlant des données du recensement de 2001. De même, il faut que ce programme reflète mieux la richesse relative de chaque province, notamment pour les impôts fonciers, où le Québec demande des correctifs depuis plus de 20 ans. À cet égard, je m'engage à déposer rapidement un ensemble de solutions permettant de résoudre cet important problème. Même si ce budget rétablit le difficile équilibre des finances publiques, je ne peux déclarer mission accomplie, d'abord, parce qu'il demeure une impasse importante pour l'an prochain et ensuite parce que ce budget ne constitue qu'un premier pas vers la révision du rôle de l'État. L'exercice auquel je convie les Québécoises et les Québécois ne consiste pas uniquement à équilibrer les comptes. Il faut aller plus loin et s'assurer que l'argent prélevé auprès des contribuables travaille au bon endroit, avec efficacité et transparence. Pour y arriver, nous devons adapter l'État pour qu'il réponde à nos ambitions. Nous devons recentrer son action sur ses missions essentielles. Plutôt que de nous demander ce que l'État peut faire pour nous, demandons-nous plutôt ce que nous pouvons faire sans lui. Il y a un large consensus, il y a un large consensus au sein de notre société: l'impôt sur le revenu des contribuables est trop élevé. Ce budget ne comporte aucune augmentation d'impôts ni de taxes, et nous réitérons notre engagement à réduire le fardeau fiscal des Québécoises et des Québécois dès le prochain budget. Je sais, comme mes collègues, à quel point cela nous imposera d'être rigoureux. Mais, pour notre gouvernement, ce choix est prioritaire. Le budget est exigeant. Il est avant tout solide et honnête. Il constitue un défi auquel nous sommes conviés et que nous allons relever. M. le Président, je propose la motion suivante, conformément à l'article 271 du règlement de l'Assemblée nationale: «Que l'Assemblée nationale approuve la politique budgétaire du gouvernement.»