Dans les semaines qui suivent un changement de gouvernement, nos chercheurs séparent les promesses de la plateforme du parti élu des affirmations ne constituant pas des promesses. Pour être classée comme telle, une promesse doit engager le parti à réaliser une action ou un but explicite, et l’engagement doit être libellé de manière à permettre à nos chercheurs d’évaluer objectivement si cette action ou ce but a été réalisé ultérieurement. Les affirmations dont le libellé ne permet pas une telle évaluation objective ne sont pas considérées comme des promesses. Toutes les affirmations de la plateforme qui satisfont notre définition sont incluses dans l’analyse.
Une fois les promesses identifiées, elles sont chacune classées comme étant « réalisée », « en voie de réalisation ou partiellement réalisée », « rompue » ou « en suspens ». Pour être classée comme « réalisée », une promesse doit être suivie d’une action gouvernementale officiellement sanctionnée (loi, règlement, traité diplomatique, etc.) ou sa sanction officielle prochaine doit être une certitude. Une promesse est classée « en voie de réalisation» si une action pour la réaliser a été officiellement entreprise (un livre blanc, dépôt d’un projet de loi, par exemple), même si la réalisation n’est pas achevée. Une promesse tenue à moitié (par exemple parce que le résultat est un compromis par rapport à la promesse dans la plateforme) est également classée dans la catégorie « en voie de réalisation ou partiellement réalisée ». Certaines promesses précisent le délai à l’intérieur duquel elles devraient être réalisées. Les promesses réalisées après le délai prescrit (mais avant la fin du mandat) sont elles aussi classées dans la catégorie « en voie de réalisation ou partiellement réalisée ».
Une promesse est classée comme « rompue » si elle a été bloquée par l’opposition (en cas de gouvernement minoritaire) ou si le gouvernement a explicitement renoncé à la réaliser pour l’instant. Une promesse rompue ne correspond pas nécessairement à un constat d’échec, et ne signifie pas forcément que le gouvernement a renoncé à la réaliser plus tard. Enfin, les promesses qui n’ont encore donné lieu à aucune action officielle en vue de leur réalisation sans pour autant avoir été reniées ou bloquées sont classées « en suspens ». On s’attend à ce que les promesses soient réalisées pendant la législature qui suit l’élection pendant laquelle elles ont été faites. Les promesses « en suspens » au terme d’un mandat gouvernemental deviennent ipso facto des « promesses rompues ». Les promesses « en voie de réalisation » au terme d’un mandat gouvernemental sont réévaluées. Certaines sont reclassées de « en voie de réalisation » à « rompues » lorsque par exemple un projet de loi meurt au feuilleton du fait de la dissolution de la Chambre. D’autres demeurent partiellement réalisées, lorsque par exemple l’action gouvernementale donne des résultats concrets, bien qu’ils ne remplissent pas entièrement la promesse.
Notre classification en différents niveaux de réalisation des promesses et les règles pour classer chaque promesse à l’intérieur d’un niveau suit la méthode développée par le Comparative Party Pledge Group (CPPG) un consortium de chercheurs internationaux qui s’intéressent à l’étude comparée de la réalisation des promesses électorales.
Les polimètres évaluent seulement les promesses contenues dans les plateformes électorales des partis, à l’exclusion des promesses présentées par les dirigeants des partis en dehors de ces plateformes. Nous espérons pouvoir inclure éventuellement les promesses présentées en dehors des plateformes pendant chaque campagne électorale.
Les scores de chaque polimètre sont régulièrement mis à jour pour tenir compte des nouvelles actions entreprises par le gouvernement. Si vous avez des questions ou des commentaires sur la méthodologie, veuillez nous contacter par courriel à polimetre@poltext.org